La croissance économique de pays en développement a permis ces dernières années de réduire les inégalités entre certaines régions du monde, notamment en Asie du Sud. Malheureusement, cette croissance n’est pas suffisante pour réduire les inégalités internes qui continuent, elles, à augmenter dans la quasi-totalité des pays, qu’ils soient riches ou pauvres.

Cette progression s’explique en partie par le fait que les plus riches continuent de s’enrichir alors que les personnes ayant un faible ou un moyen revenu sont de plus en plus pauvres. On estime d’ailleurs aujourd’hui qu’1% de la population mondiale possède plus de 50% des richesses mondiales.

Réduire l’inégalité de revenus, assurer l’égalité des chances, investir dans les pays en développement, faciliter l’immigration et permettre à chacun·e de s’intégrer socialement et économiquement sans discrimination de sexe, de race, de religion ou encore d'handicap,… voilà tout l’enjeu de cet ODD 10.

 

  • 10 % des plus riches accaparent 52 % du revenu mondial
  • 22 hommes les plus fortunés au monde possèdent plus d’argent que l’ensemble de la population féminine d’Afrique et, 
  • 2153 milliardaires détiennent plus d’argent que 4,6 milliards de personnes sur Terre
  • Les femmes ont plus de risque que les hommes de vivre avec moins de 50% du revenu médian
  •  Selon le Forum économique mondial, il faudra 217 ans pour combler l’écart salarial entre les hommes et les femmes

10.1   D’ici à 2030, faire en sorte, au moyen d’améliorations progressives, que les revenus des 40 pour cent les plus pauvres de la population augmentent plus rapidement que le revenu moyen national, et ce de manière durable

10.2   D’ici à 2030, autonomiser toutes les personnes et favoriser leur intégration sociale, économique et politique, indépendamment de leur âge, de leur sexe, de leur handicap, de leur race, de leur appartenance ethnique, de leurs origines, de leur religion ou de leur statut économique ou autre

10.3   Assurer l’égalité des chances et réduire l’inégalité des résultats, notamment en éliminant les lois, politiques et pratiques discriminatoires et en promouvant l’adoption de lois, politiques et mesures adéquates en la matière

10.4   Adopter des politiques, notamment sur les plans budgétaire, salarial et dans le domaine de la protection sociale, et parvenir progressivement à une plus grande égalité

10.5   Améliorer la réglementation et la surveillance des institutions et marchés financiers mondiaux et renforcer l’application des règles

10.6   Faire en sorte que les pays en développement soient davantage représentés et entendus lors de la prise de décisions dans les institutions économiques et financières internationales, afin que celles-ci soient plus efficaces, crédibles, transparentes et légitimes

10.7   Faciliter la migration et la mobilité de façon ordonnée, sans danger, régulière et responsable, notamment par la mise en œuvre de politiques de migration planifiées et bien gérées

10.a   Mettre en œuvre le principe d’un traitement spécial et différencié pour les pays en développement, en particulier les pays les moins avancés, conformément aux accords de l’Organisation mondiale du commerce

10.b   Stimuler l’aide publique au développement et les flux financiers, y compris les investissements étrangers directs, pour les États qui en ont le plus besoin, en particulier les pays les moins avancés, les pays d’Afrique, les petits États insulaires en développement et les pays en développement sans littoral, conformément à leurs plans et programmes nationaux

10.c   D’ici à 2030, faire baisser au-dessous de 3 pour cent les coûts de transaction des envois de fonds effectués par les migrants et éliminer les couloirs de transfert de fonds dont les coûts sont supérieurs à 5 pour cent

EN WALLONIE

picto ODD10À l’échelle mondiale, une grande inégalité des revenus est observée. Selon les données de la Banque mondiale en parité de pouvoir d’achat, le PIB par habitant de l’Union européenne (37 249 dollars par an en 2017) représente plus de 15 fois le PIB par habitant des pays les moins avancés (2  689 dollars par an). La Belgique, avec un PIB par habitant de 43 300 dollars par an, se situe à un niveau près de trois fois supérieur à celui de la moyenne mondiale (15 495 dollars par an). La Wallonie est donc une région riche au niveau mondial.

Par ailleurs, elle est relativement égalitaire en son sein. L’indice de Gini et la différence interquartile des salaires, reposant sur des mesures et bases de données différentes, apportent deux éclairages complémentaires sur l’état et l’évolution des inégalités en Wallonie. L’indice de Gini wallon pour les revenus de 2016 est inférieur à celui de la plupart des pays européens. Ceci peut s’expliquer par le modèle social belge alliant une sécurité sociale assez bien développée et un marché du travail plutôt bien encadré. La situation est cependant moins positive si l’on considère la différence interquartile des salaires journaliers bruts. Celle-ci a augmenté depuis 2005 et s’élevait en 2017 à 66,03 euros, montrant une augmentation des inégalités.

Quant aux inégalités entre les revenus du travail et les revenus du capital, la part salariale en Wallonie s’élevait à 67,8 % en 2017, indiquant que plus de deux tiers des revenus générés sont redistribués aux travailleurs sous forme de salaires. Ce taux est supérieur à celui des deux autres régions de Belgique.

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Un autre facteur d’inégalités couvert par cet objectif est relatif aux discriminations portant sur les caractéristiques individuelles. À ce sujet, en Wallonie, 17 % des personnes interrogées dans le cadre du baromètre social wallon de 2016 estimaient avoir été victimes de discriminations en raison de leur couleur de peau, leur apparence physique, leur âge, leur orientation sexuelle, leur nationalité ou leur sexe au cours des 12 derniers mois.