Le constat est alarmant : aujourd’hui une personne sur neuf souffre encore de la faim, ce qui représente 815 millions de personnes dans le monde et on estime que 2 milliards de personnes n’ont pas accès à une alimentation suffisante toute l’année.

Selon un rapport de la FAO (Food and Agriculture Organization) sorti en 2020, la faim continue de gagner du terrain. Rien qu’entre 2015 et 2020, 60 millions de personnes supplémentaires ont sombré dans la faim

Revoir les systèmes alimentaires et agricoles est un des atouts majeurs pour atteindre l’objectif "Faim zéro" d’ici 2030. L’agriculture est la principale source de revenu pour 40% de la population et 500 millions de petites exploitations fournissent près de 80% de la nourriture en Afrique et en Asie. Investir dans cette agriculture familiale, c’est augmenter la sécurité alimentaire de milliers de familles et d’enfants, mais aussi contribuer à la protection de la biodiversité et à l’utilisation durable des ressources naturelles.

  • 821 millions de personnes sous-alimentées en 2017.
  • Dans le monde, 1 femme sur 3 en âge de procréer est anémique
  • Plus d'un adulte sur 8 est obèse.
  • L'agriculture emploie 26% de la population.
  • Presque 22% des enfants de moins de 5 ans souffraient encore de problèmes de croissance en 2017.
  • 63% des gens souffrant de la faim se trouvent en Asie.

Source : Programme des Nations-Unies pour le développement

2.1 D’ici à 2030, éliminer la faim et faire en sorte que chacun, en particulier les pauvres et les personnes en situation vulnérable, y compris les nourrissons, ait accès tout au long de l’année à une alimentation saine, nutritive et suffisante

2.2 D’ici à 2030, mettre fin à toutes les formes de malnutrition, y compris en réalisant d’ici à 2025 les objectifs arrêtés à l’échelle internationale relatifs aux retards de croissance et à l’émaciation parmi les enfants de moins de 5 ans, et répondre aux besoins nutritionnels des adolescentes, des femmes enceintes ou allaitantes et des personnes âgées

2.3 D’ici à 2030, doubler la productivité agricole et les revenus des petits producteurs alimentaires, en particulier les femmes, les autochtones, les exploitants familiaux, les éleveurs et les pêcheurs, y compris en assurant l’égalité d’accès aux terres, aux autres ressources productives et intrants, au savoir, aux services financiers, aux marchés et aux possibilités d’ajout de valeur et d’emploi autres qu’agricoles

2.4 D’ici à 2030, assurer la viabilité des systèmes de production alimentaire et mettre en œuvre des pratiques agricoles résilientes qui permettent d’accroître la productivité et la production, contribuent à la préservation des écosystèmes, renforcent les capacités d’adaptation aux changements climatiques, aux phénomènes météorologiques extrêmes, à la sécheresse, aux inondations et à d’autres catastrophes et améliorent progressivement la qualité des terres et des sols

2.5 D’ici à 2020, préserver la diversité génétique des semences, des cultures et des animaux d’élevage ou domestiqués et des espèces sauvages apparentées, y compris au moyen de banques de semences et de plantes bien gérées et diversifiées aux niveaux national, régional et international, et favoriser l’accès aux avantages que présentent l’utilisation des ressources génétiques et du savoir traditionnel associé et le partage juste et équitable de ces avantages, ainsi que cela a été décidé à l’échelle internationale

2.a Accroître, notamment dans le cadre du renforcement de la coopération internationale, l’investissement en faveur de l’infrastructure rurale, des services de recherche et de vulgarisation agricoles et de la mise au point de technologies et de banques de gènes de plantes et d’animaux d’élevage, afin de renforcer les capacités productives agricoles des pays en développement, en particulier des pays les moins avancés

2.b Corriger et prévenir les restrictions et distorsions commerciales sur les marchés agricoles mondiaux, y compris par l’élimination parallèle de toutes les formes de subventions aux exportations agricoles et de toutes les mesures relatives aux exportations aux effets similaires, conformément au mandat du Cycle de développement de Doha

2.c Adopter des mesures visant à assurer le bon fonctionnement des marchés de denrées alimentaires et des produits dérivés et faciliter l’accès rapide aux informations relatives aux marchés, y compris les réserves alimentaires, afin de contribuer à limiter l’extrême volatilité du prix des denrées alimentaires

EN WALLONIE

picto 2 ODD 2Si le niveau de sécurité alimentaire est élevé en Wallonie, la transition vers un système alimentaire plus durable nécessite des changements à tous les niveaux de la chaîne alimentaire, de la production à la consommation.

Côté consommation, certains ménages doivent avoir recours en Wallonie à l’aide alimentaire pour satisfaire leurs besoins nutritionnels. En 2017, près de 2 % de la population wallonne était estimée bénéficiaire des banques alimentaires, soit 71 065 personnes. Ce chiffre, qui est en augmentation depuis 2011 (1,46 %), ne couvre pas les bénéficiaires des autres structures d’aide alimentaire telles que les épiceries sociales et restaurants sociaux.

Par ailleurs, en matière de nutrition, la Wallonie n’échappe pas au fléau de l’obésité, l’un des plus grands défis de santé publique du 21e siècle. La part de la population adulte wallonne souffrant d’obésité (BMI≥30) est passée de 13,7 % en 1997 à 18 % en 2018, un chiffre supérieur à la moyenne belge (15,9 % en 2018). Ce phénomène est plus présent chez les personnes présentant les niveaux d’instruction les plus faibles.picto ODD2

Au niveau de la production agricole, le nombre d’exploitations wallonnes décroît de manière continue tandis que la taille moyenne des exploitations augmente. En Wallonie, en 2017, une exploitation agricole moyenne s’étend sur 56,7 hectares alors que l’exploitation moyenne dans l’Union européenne occupe 16,1 hectares. Assurer la viabilité des systèmes de production alimentaire exige donc de maintenir un niveau suffisant de rentabilité des exploitations wallonnes. En 2017, le revenu moyen d’une exploitation (revenu du travail et du capital) s’élevait à 29 502 euros. Ce revenu est sujet à de fortes fluctuations annuelles en fonction des volumes produits et des prix perçus par les agriculteurs pour leurs produits, ainsi que des volumes et prix des matières premières utilisées. Par ailleurs, des différences existent selon les orientations et régions agricoles.

La viabilité des systèmes alimentaires passe aussi par la mise en place de pratiques agricoles plus résilientes et durables. L’agriculture biologique, en s’appuyant sur les systèmes autorégulateurs de la nature, contribue à cet objectif en visant la protection de l’environnement, l’amélioration de la santé des exploitants et des consommateurs, le développement économique local et la valorisation de l’espace rural, ainsi que la croissance de l’emploi local. La Wallonie a considérablement progressé dans ce domaine : la part de la surface agricole utile occupée par l’agriculture biologique est passée de 2,7 à 10,6 % entre 2005 et 2017, alors qu’elle n’atteignait que 0,1 % en 1990. Ce taux dépasse celui de la moyenne européenne (UE 28 : 7,3 % en 2017).