Le 2 août 2023 est le jour de dépassement de la Terre. À partir de ce jour, la population mondiale a consommé toutes les ressources naturelles que notre planète peut produire en un an. Cela signifie que nous consommons à crédit, en piochant dans des réserves qui sont limitées.
Il faudrait 1,75 Terre pour subvenir aux besoins de la population mondiale de façon durable.
Pour atteindre (entre autres) l'objectif réduction des émissions de carbone de 43% dans le monde d'ici 2030 par rapport à 2010, il faudrait déplacer le jour du dépassement de la Terre de 19 jours par an, chaque année pendant les sept prochaines années.
Ce jour est là pour nous rappeler une chose importante : nous ne pourrons pas réussir sans sobriété. Tous ce que nous pourrons imaginer et mettre en place doit être pensé pour accompagner un changement de paradigme, vers une société qui consomme moins.
Et en Belgique ?


Le Vif titre : le Belge vit comme s'il y avait 5 planètes Terre !
À l'échelle mondiale, le jour de dépassement n’a fait que reculer depuis 1971, à quelques exceptions près. Une, à vrai dire : en 2020, lorsque l’activité sur Terre a ralenti avec la pandémie de covid. Pour le reste, les chiffres autour du jour de dépassement sont édifiants. Du 25 décembre en 1971, il recule au 17 septembre en 2000 (-3 mois), avant de passer au 2 août en 2023 (quasi -4 mois).
Si le graphique ci-contre donne l’impression d’une stabilisation récente, Koen Stuyck, spécialiste climat chez WWF Belgique, est loin de s’en réjouir. « Notre empreinte écologique continue à augmenter. Au lieu de se stabiliser, le jour de dépassement devrait reculer ». L’expert de l’ONG environnementaliste rappelle que si tous les pays consommaient comme la Belgique, ce jour fatidique serait atteint le 26 mars. « C’est quand même 4 mois plus tôt ».
En Belgique, nous vivons ‘à crédit écologique’. Cela signifie que notre empreinte écologique dépasse la biocapacité disponible sur la surface du pays. Le surplus que nous consommons est visible sur le graphique ci-dessus: il s’agit de l’espace rouge clair, qui est notre déficit écologique (l’empreinte écologique, courbe rouge foncé, de laquelle on soustrait la biocapacité, courbe vert foncé).
Nous n’avons pas assez de ressources naturelles intérieures par rapport à ce que nous consommons. Pour compenser, la Belgique importe donc de la biocapacité de l’étranger. L’Afrique, notamment, est un pourvoyeur important de matières premières. « Le problème est que le continent africain est frappé de plein fouet par la déforestation, continue Koen Stuyck. Les sols utilisés pour l’agriculture sont épuisés et asséchés par le réchauffement climatique. Quand il ne sera plus possible de se fournir là-bas, on ira autre part. Mais ce n’est pas une solution : les ressources de la Terre sont limitées ».