Vous avez dit « résilience » ?
Les projets locaux de résilience alimentaire prennent, partout où ils naissent, des formes variées, selon les personnes et les associations citoyennes qui sont à la manœuvre, ainsi que les opportunités du lieu et du moment. Ceux qui sont appelés « Ceintures » ont en tout cas la particularité commune de s’organiser autour d’une métropole, de sorte à construire une double solidarité : celle qui unit les producteurs et les mangeurs et celle qui unit dès lors, la ville et la campagne.
Pourquoi d’emblée cette insistance sur l’attitude résiliente ? L’organisation des villes modernes s’appuie sur un réseau de distribution à flux tendu des biens de consommation de première nécessité dont l’alimentation fait partie. Or, les conséquences désastreuses engendrées par le système agroalimentaire industriel et globalisé sont nombreuses. Écologiques d’abord : dérèglement climatique, perte de biodiversité, appauvrissement des sols, dépendance croissante aux énergies fossiles et aux intrants chimiques… Sociales ensuite : endettement des agriculteur·trice·s, difficulté d’accès à la terre et disparition des petites exploitations, dépendance aux structures intermédiaires multinationales (transformation, commercialisation, distribution). Et enfin sanitaires : perte de diversité alimentaire et de richesse nutritionnelle, difficulté d’accès à une alimentation saine, croissance exponentielle des maladies liées à la malbouffe (allergies, obésité, diabète, hypertension…), etc.
Toutes ces raisons font qu’un projet de relocalisation alimentaire est avant tout un projet de défense citoyenne pour garantir sa souveraineté territoriale quand des risques d’effondrements structurels se font craindre.
Le citoyen au cœur du projet
La Ceinture Alimentaire Namuroise (CAN) exprime dès lors sa spécificité quand elle se présente comme étant un projet citoyen participant au développement et à la promotion d'un système alimentaire relocalisé, durable, résilient et souverain, à l'échelle de l'arrondissement administratif de Namur. Au titre d'ensemblier territorial, la CAN inscrit son action dans une vision systémique visant à stimuler les interactions entre les acteurs de la transition alimentaire, à inclure l’accessibilité pour tous à une alimentation de qualité, à régénérer les sols et à préserver la biodiversité (extrait de l’ART 3 des statuts : Objet social). Elle n’a pas pour l’heure de visée économique, mais s’attache plutôt au réseautage et à l’éducation.
Par quelles actions ?
Pour ce faire, elle tisse des liens et met en relation des acteurs locaux. Elle soutient ou initie des projets en apportant notamment une grande attention à l’existence, à la restauration ou à la création de filières complètes de production, de transformation et de logistique dans la distribution. Elle sollicite les pouvoirs en place et les administrations de services publics dévoués à la cause territoriale dans le secteur de l’alimentation et de l’économie locale. Elle interpelle qui de droit pour que justice sociale et environnementale soient les moteurs des initiatives à promouvoir.
Elle soutient ou entreprend des démarches de sensibilisation des publics de mangeurs pour que la relocalisation de l’alimentation soit effective et que tous et toutes aient accès à une nourriture saine et goûteuse. Sa collaboration franche et ouverte est acquise à tous les acteurs, existants ou à venir, désireux de faire avancer ce processus de circuit court alimentaire en toute autonomie.