Alors que l’horizon 2030 fixé par l’ONU se rapproche, la mise en œuvre des 17 objectifs de développement durable (ODD) progresse, mais reste encore en deçà des ambitions affichées. Cependant, les entreprises européennes semblent davantage engagées dans cette démarche. Selon un baromètre publié par le réseau France du Pacte mondial des Nations unies, en partenariat avec PwC France et Maghreb, plus des deux tiers d’entre elles affirment maîtriser le sujet de manière approfondie, tandis qu’un peu plus d’un quart en ont une connaissance superficielle. Seules 5 % ignorent complètement la thématique au moment de l’étude.
« Leur connaissance est meilleure que celle de la population française au sens large, commente Nils Pedersen, délégué général du Pacte mondial des Nations unies en France. Notre étude réalisée sur le grand public montrait, en mai 2023, que 43 % de nos concitoyens avaient entendu parler de ces objectifs et que 12 % seulement savaient réellement de quoi il s’agissait. La puissance publique en parle très peu, en France, à l’inverse de ce qui se passe en Espagne ou dans les pays scandinaves. Et ceci, alors que le Pacte vert pour l’Europe y fait explicitement référence. »
Un écart demeure néanmoins entre sensibilisation et mise en œuvre. En effet, 59 % des entreprises sondées – comprenant 43 % de PME, 33 % d’ETI, 13 % de micro-entreprises et 11 % de grandes entreprises – intègrent les Objectifs de développement durable (ODD) dans leur stratégie, tandis que 18 % le font sans plan formel. Toutefois, 12 % possèdent une « stratégie de développement durable » qui n’inclut pas ces objectifs, et 12 % n’ont aucune stratégie en la matière.
Les priorités affichées illustrent les préoccupations premières : 41 % des entreprises se concentrent sur la réduction du changement climatique, un domaine qui se classe en troisième position, derrière l’égalité des sexes (44 %) et la croissance économique durable (44 %). La consommation et la production responsables (39 %) occupent la cinquième place. En revanche, des thèmes comme la préservation des océans (11 %), la sécurité alimentaire (13 %) et les villes durables (17 %) semblent faire l’objet d’une moindre sensibilisation.
Les dirigeants ont, en revanche, pleinement compris l’utilité des ODD en tant qu’outils. Pour 44 % des entreprises, leur adoption vise à revitaliser leur politique de RSE, tandis que 43 % y voient un moyen de répondre aux attentes de leur clientèle. Par ailleurs, 34 % sont motivées par les convictions personnelles et 32 % par la nécessité de mieux se conformer aux exigences réglementaires.