Dialogue intergénérationnel sur les crises

Un dialogue entre des jeunes et des aînés donne lieu à quatre enseignements pour assurer solidarité et cohésion sociale lors de futures crises systémiques.

Comment préserver la solidarité et la cohésion sociale en temps de crise ?

 

Pour répondre à cette question qui leur était adressée par Madame la Ministre du développement durable Céline Tellier, une quarantaine de jeunes (de 15 à 18 ans) et d'aînés (de plus de 65 ans) ont dialogué durant douze séances, de septembre à novembre 2022.

Ils ont échangé sur leurs expériences de vie en temps de crise (sanitaire, énergétique, financière, climatique, démocratique, …) en focalisant d'abord leur attention sur quatre thématiques :

  • le numérique
  • le logement
  • les médias
  • la polarisation de la société

De nombreuses propositions concrètes et pleines d'espoir ont ensuite été déposées sur les tables d'un world café (une méthode d'animation).

Quatre enseignements ont enfin été tirés de ce dialogue par les participants. Chacun est accompagné de trois illustrations.

Sketch note sur le dialogue intergénérationnel

 

Quatre enseignements

Renforcer l’égalité entre les citoyens

  • Les personnes vulnérables (jeunes ou vieux ou/et dans le trop peu de tout) sont porteuses de solution. Elles doivent être consultées dans les prises de décision, et ne doivent pas être considérées comme fragiles et laissées de côté.  
  • Les logements en Wallonie sont très divers. De la maison 4 façades à l’habitat léger, tous n’offrent pas les mêmes possibilités et ne peuvent pas être considérées comme solution unique pour toutes les activités du quotidien (salle de classe, bureau, crèche, salle de sport, …). Il faut en tenir compte dans les décisions qui sont prises en temps de crise. 
  • Les logements sont des habitats, qui permettent aux personnes qui y vivent d’être en contact avec leur entourage, leurs voisins, leur quartier, les commerces, les associations,… . Lors des confinements, nos habitats sont devenus des abris, qui ne servaient plus qu’à nous protéger du virus. Dans le cas de futures crises, nos logements ne doivent plus être réduits à cette fonction unique d’abri.  

Jeter des ponts pour le « vivre ensemble »

  • Le numérique doit être encouragé avant tout pour permettre à chacun de maintenir et développer des relations sociales et pas uniquement pour aider les gens à travailler ou à s’instruire. Le numérique est aussi un canal pour se divertir, pour découvrir de nouvelles passions, pour s’informer, … surtout en temps de crise. 
  • Les solutions doivent être cohérentes avec les besoins vitaux des populations sur les plans sociaux, psychologiques et psychiques pour éviter de polariser la société. Nous retenons du dialogue que certaines décisions prises ont augmenté les oppositions entre groupes (pour/contre le masque, les vaccins, le respect des règles, …). Dans la gestion des futures crises, nous souhaitons que les décisions soient prises pour garantir la cohésion sociale et non pas pour l’affaiblir. 
  • Les rituels autour de l’accueil et l’au revoir (comme le soin autour des naissances et pour les morts) des membres de la communauté et de la société doivent être maintenus même en temps de crise. Il n’est pas possible pour nous de ne pas visiter quelqu'un à l’hôpital ou de ne pas assister à un enterrement à cause d'une crise.  

Dialoguer activement pour faire vivre notre démocratie

  • Ouvrir un espace et un temps de dialogue permanent est nécessaire pour permettre la création d’un sens commun entre citoyens. C’est en se rencontrant, en échangeant, en débattant et en confrontant nos idées que nous pouvons nous rapprocher les uns des autres. Ceci doit être activement cultivé et maintenu en temps de crise. 
  • Une communication transparente de la part des autorités est indispensable pour répondre au besoin de vérité des citoyens et citoyennes et endiguer les rumeurs les plus folles. Il faut expliquer et pouvoir assumer de dire qu’on ne sait pas tout et les médias se doivent de relayer honnêtement ces informations.  
  • Nous avons besoin d’être écoutés par nos décideurs, que ce soit avant, pendant et après les crises. Nous souhaitons faire entendre nos voix, et que la diversité de nos opinions soit représentée dans les médias. 

Reconnaitre et légitimer le rôle actif des citoyens

  • L’information doit autant porter sur les problèmes que sur les solutions sinon elle aggrave la crise en générant de l’angoisse. Au contraire, l’information sur les solutions peut aider les citoyens à se mettre en mouvement et avoir un impact positif sur notre société. 
  • Être citoyen est synonyme de devoirs, mais aussi de droits. Ainsi, l’accès à l’espace public est une liberté fondamentale qui ne peut être limitée. 
  • La transgression des règles jugées non-légitimes par les citoyens sera toujours l’un des moyens que les citoyens mobiliseront s’ils sont confrontés à un sentiment aigu d’injustice ou d’incompréhension des mesures décidées. 

 

 

Actualités du Dialogue intergénérationnel sur les crises en Wallonie