Face aux risques environnementaux, la Wallonie est plus que jamais confrontée à de nombreux défis. La perspective de crises systémiques nous pousse à nous réinventer et à faire émerger de nouveaux scénarios de gestion de risques dans un environnement de plus en plus incertain.
Envie de passer à l'action et de vous inspirer d'actions concrètes déjà mises en place en matière de pratiques résilientes ? Vous êtes au bon endroit ! Découvrez ci-dessous un résumé de chaque projet mis en avant dans le cadre des ateliers organisés à l'occasion du Printemps Résilient. Envie de vous plonger davantage dans ces matières ? Alors n'hésitez pas à télécharger les présentations disponibles dans les ressources en bas de page.
- Des actions concrètes sur les inondations
Impacts santé
Les impacts sur la santé liés aux vagues de chaleur ont pris une ampleur significative ces dernières années, avec des périodes plus longues et des températures plus élevées. La chaleur affecte directement la santé, entraînant des conditions telles que la dermite due à la chaleur, l'œdème des extrémités, les crampes, l'insolation, l'épuisement dû à la chaleur et le coup de chaleur. En outre, elle peut aggraver les maladies chroniques et accroître la sensibilité des personnes prenant certains médicaments.
Les Petits Robins des Toits
Les Petits Robins des Toits est un collectif engagé dans l'assistance aux personnes sinistrées. Ce groupe :
- Sollicite les acteurs du logement pour une relocalisation rapide des familles en difficulté.
- Recense de nombreux logements publics disponibles nécessitant peu de rénovations.
- Propose l'implication de stagiaires issus d'écoles techniques et professionnelles du bâtiment pour contribuer aux travaux de rénovation.
- Adresse des interpellations aux responsables politiques et effectue des visites dans les cabinets ministériels.
En février 2022, le collectif a entrepris une action de désobéissance civile en occupant un logement inoccupé afin d'y héberger des familles nécessiteuses.
Collectif SOS Inondations
Le Collectif SOS Inondations souligne que la gestion des cours d'eau doit prendre en compte des éléments échappant à tout contrôle. En raison de l'urbanisation intense et des méthodes modernes d'exploitation agricole, le ruissellement de l'eau est plus prononcé que jamais. À Bruxelles, la Senne a été voûtée depuis 1870, mais la situation a considérablement évolué depuis lors. Pour préserver Bruxelles, le débit de l'eau à la sortie de Tubize doit être limité à 49 m3/seconde. Dépasser cette limite pourrait entraîner des inondations dans le métro de la capitale. Ainsi, lors de la construction du métro, le cours de la Senne a dû être dévié vers l'ouest entre la gare du Midi et celle de Schaerbeek. Le nouveau canal a été dimensionné pour absorber 60 m3/seconde. Cependant, en cas de forte crue, la Senne et la Sennette réunies peuvent atteindre jusqu'à 150 m3/seconde. Dans ce contexte, SOS Inondations Tubize se met à la disposition de tous pour fournir des conseils, des orientations ou des informations en cas de crues. Le collectif s'engage à informer de manière neutre, objective, gratuite et impartiale toute personne envisageant de s'installer à Tubize ou dans ses environs.
Projet NAQIA, Hainaut Ingénierie technique
Le projet NAQIA, mis en place par Hainaut Ingénierie Technique, a pour objectif de combattre les inondations dans la région du Hainaut en suivant plusieurs étapes :
- Une phase de reconnaissance des cours d'eau
- Une phase de modélisation hydrologique et hydraulique
- Une phase d'étude de scénarios d'amélioration
- Une phase d'étude de projets d'amélioration
- Une phase de mise en œuvre des travaux
- Une phase d'entretien des ouvrages construits
Task Force Vesdre
La Task Force Vesdre, dans le cadre du projet VESDRE 2050, vise à renforcer une équipe scientifique transdisciplinaire nouvellement formée à l'Université de Liège, en réponse à la récente crise hydrologique ayant affecté gravement la région liégeoise. Cette équipe s'engage à intégrer et à exploiter de manière systématique les compétences complémentaires de ses membres pour élaborer une démarche de recherche-projet basée sur une approche prospective du territoire. Cette approche se concrétise par l'élaboration de différents scénarios. L'appellation "Task Force" souligne à la fois l'urgence de la situation dans laquelle cette équipe travaille et son objectif de stimuler le débat public sur les actions concrètes et opérationnelles susceptibles d'améliorer la résilience du territoire face aux risques d'inondations.
- Des actions concrètes sur les sécheresses
Analyse de la sécheresse en 2018 – Développement de l’outil « frise chrono-systémique »
La présentation analyse la sécheresse survenue en Wallonie en 2018 en soulignant ses impacts environnementaux, socio-économiques et politiques. La frise chrono-systémique vise à fournir une vision transversale et multisectorielle de cet épisode. Les conditions environnementales de l'année ont été marquées par des températures élevées, des vagues de chaleur et une diminution significative des précipitations, entraînant une situation critique des ressources en eau.
Sur le plan socio-économique, la sécheresse a exercé une pression considérable sur la distribution d'eau et a nui à l'agriculture, conduisant à des mesures politiques telles que des interdictions de prélèvement d'eau et des restrictions d'usage. La frise chrono-systémique révèle une période prolongée d'impacts majeurs, un retour lent à la normale et une gestion réactive de la crise.
La sécheresse représente un risque majeur nécessitant une gestion proactive et des capacités d'adaptation accrues dans les politiques publiques.
Sécheresses – Stratégie intégrale de lutte et d’adaptation
Ce projet présente les différents impacts de la sécheresse, dont la diminution du débit des cours d'eau, la modification du cycle de recharge des nappes aquifères, la survie de la faune et de la flore, etc.
Il souligne également les initiatives existantes pour s'adapter aux sécheresses, telles que le Plan national d'Adaptation, les Plans wallons Air Climat Energie, le programme AWAC, et la Cellule de crise "sécheresse" mise en place depuis 2010.
Il décrit la stratégie intégrale de lutte et d'adaptation, reposant sur la Stratégie régionale des ressources en eau et le dispositif sécheresse du SPW ARNE, avec un focus sur l'éco-résilience, l'analyse gestion/demande, et le renforcement et la mobilisation des ressources. Des exemples concrets de ces efforts incluent le Plan de relance de la Wallonie et la création d'un site web pour aider les agriculteurs à s'adapter aux sécheresses.
Schéma régional des ressources en eau
Le Schéma régional des ressources en eau vise principalement à assurer un accès adéquat en qualité et en quantité à l'eau pour chaque raccordement en Wallonie. 7
Pour atteindre cet objectif d'ici 2029, 30 travaux sont prévus, notamment des travaux d'interconnexion des réseaux afin de pallier les impacts de la sécheresse estivale qui affectent certaines communes de manière régulière. Cette initiative est jugée nécessaire pour faire face aux effets du changement climatique. Le schéma aborde trois aspects principaux :
- La gouvernance,
- L’adéquation entre l'offre et la demande,
- La régulation
Les premières actions entreprises comprennent des études, des groupes de travail, des projets de texte, une réflexion sur l'équilibre entre l'offre et la demande, ainsi qu'une mise à jour du diagnostic en collaboration avec les producteurs et les distributeurs d'eau.
Manifeste pour la nature comme solution climatique
Le Manifeste pour la nature en tant que solution climatique propose dix mesures visant à accroître la résilience de notre territoire aux événements de sécheresse et d'inondation. Ces mesures sont organisées en trois volets :
- Concernant l'aménagement du territoire :
- Mettre fin à l'utilisation du béton.
- Éviter toute construction dans les zones inondables, de source ou humides.
- Pour l'agriculture :
- Promouvoir la renaturation des pratiques agricoles.
- Pour la nature :
- Favoriser la restauration des fonctions régulatrices de la nature, notamment dans les forêts et les zones humides.
Projet d'amélioration de l’infrastructure agro-environnementale et mise en œuvre de structures de stockage d’eau et d’irrigation via l’aménagement foncier
Le projet vise à améliorer l'infrastructure agro-environnementale en mettant en place des structures de stockage d'eau et d'irrigation à travers l'aménagement foncier. Ce dernier représente une évolution du remembrement agricole, impliquant la réorganisation structurelle des territoires agricoles par le biais de la concertation. Ce projet concerne environ 20 000 hectares en Wallonie, dans un périmètre d'agriculture foncière active. Son objectif est d'utiliser l'aménagement foncier comme un moyen d'accroître la résilience des territoires agricoles. Les actions prévues comprennent la réorganisation des parcelles, la gestion des éléments paysagers, des initiatives foncières, ainsi que des travaux hydrauliques et routiers, notamment dans la région du Hainaut Occidental.
- Des actions concrètes sur les canicules
Le Réseau
Le Réseau, un département de la Croix-Rouge, œuvre à fournir une assistance solidaire et de proximité dans 270 communes de Wallonie et de Bruxelles. Il déploie diverses actions en faveur des publics précarisés, regroupées en six thématiques : la détention, l'aide alimentaire, les activités de ressources, l'isolement, la plateforme migration et la grande précarité sans-abrisme. Ces actions incluent des interventions telles que les premiers secours, les maraudes, les douches sociales, les centres d'accueil de jour, les hébergements, etc. En période de canicule, la Croix-Rouge de Belgique milite pour maintenir ces services ouverts toute l'année, et non seulement en hiver comme c'est le cas actuellement. Le Réseau s'engage également pour un meilleur accès aux douches, la distribution de crèmes solaires, de casquettes, d'eau, d'aliments à haute teneur en eau, etc.
Plan Canopée
Le Plan Canopée est une initiative pour adapter les zones communales aux défis du changement climatique en favorisant la plantation d'un grand nombre d'arbres. Son objectif est de réduire les îlots de chaleur urbains en accroissant la présence d'arbres dans ces espaces. Ce projet opte pour l'arbre en tant que solution climatique, en raison de ses capacités naturelles de climatisation, de son pouvoir d'ombrage, ainsi que de son rôle dans la filtration des polluants atmosphériques, entre autres avantages.
- Des actions concrètes sur l'érosion de la biodiversité
Natagora – projet Nature pour tous
Le projet « Nature pour tous » de Natagora a pour objectif d'impliquer divers publics dans la sensibilisation et la découverte de la nature, y compris les adolescents en enseignement spécialisé et les personnes en situation de handicap physique et/ou mental. En mettant en place différentes actions, ce projet cherche à rassembler des publics moins conventionnels pour qu'ils s'engagent en faveur de la préservation de la nature.
Le projet Life in Quarries
Le projet Life in Quarries, initié par la Fédération belge de l'industrie extractive, concerne 25 carrières qui se sont engagées à promouvoir la biodiversité. Il se déroule en trois phases : une analyse préalable pour évaluer l'état écologique des carrières, une phase pilote pour tester diverses actions sur un nombre limité de sites, et enfin une phase de généralisation pour étendre le projet à davantage de sites. L'objectif est de démontrer qu'une gestion dynamique de la biodiversité peut améliorer la conservation des espèces protégées dans les sites d'extraction.
Le Life Elia-RTE
Le projet Life Elia-RTE associe le programme financier européen Life avec Elia, le gestionnaire du réseau à haute tension en Belgique. L'initiative vise à transformer des zones géo-broyées situées sous les lignes à haute tension en zones écologiques sur 7 sites en France et 28 en Belgique. Ces zones, traditionnellement laissées non exploitées pour des raisons de sécurité, sont essentielles pour garantir la sûreté de tous. L'objectif est de convertir ces corridors en espaces favorables à la biodiversité.
Terril Saint Antoine à Boussu
Le Terril Saint Antoine à Boussu est un site d'une grande valeur biologique, hébergeant diverses espèces protégées et présentant une variété de biotopes. L'objectif du projet est de restaurer les mares de ce terril pour préserver un habitat viable pour les espèces protégées qui y résident.