Malgré des initiatives visant l’égalité des chances, des inégalités subsistent entre hommes et femmes en Wallonie, en particulier dans la sphère privée.

Les femmes sont les premières victimes de violence conjugale. La part des plaintes pour coups et/ou blessures volontaires concernant des situations de violence conjugale a augmenté sur la période 2007-2021, passant de 16,8 à 30,9 %. Ces chiffres doivent cependant être considérés avec prudence, car cette augmentation peut refléter une plus grande sensibilisation des victimes de violence conjugale à l’importance de porter plainte. Néanmoins, la tendance de l’indicateur évolue dans le mauvais sens et son niveau reste beaucoup trop élevé par rapport à l’objectif wallon de supprimer complètement ce type de violence.

Les hommes et les femmes restent par ailleurs inégales et inégaux quant à leur emploi du temps. Les femmes consacrent davantage de temps aux tâches ménagères, aux soins et à l’éducation des enfants. Ainsi, en 2013, les femmes de 25 à 39 ans accordaient 2h12 par jour, en moyenne sur la semaine, à ces tâches non rémunérées alors que les hommes y consacraient 1h24. Cette différence de temps dédié aux tâches non rémunérées entre hommes et femmes s’est toutefois réduite ces dix dernières années. De nouvelles données devraient permettre de suivre l’évolution de cet indicateur à l’avenir.

Concernant le marché du travail, le taux d’emploi des femmes reste inférieur à celui des hommes. Les femmes sont en effet plus nombreuses à réduire ou arrêter leur activité professionnelle pour des raisons familiales. En 2022, en Wallonie, 61,8 % des femmes en âge de travailler (20-64 ans) avaient un emploi contre 69,5 % des hommes. Au niveau européen (EU-27) ces taux étaient respectivement de 69,3 % et 80,0 %. L’écart entre le taux d’emploi des hommes et des femmes a tendance à diminuer et, par rapport à l’objectif de supprimer totalement cet écart, l’indicateur montre un progrès modéré.

Sur le plan salarial, l’écart entre les rémunérations des hommes et des femmes s’amenuise depuis le début des années 2000. En 2020, l’écart salarial horaire s’élevait à 4,2 % contre 14,3 % en 2002. Cette évolution témoigne d’un progrès significatif vers l’ODD. Les femmes sont cependant plus nombreuses à travailler à temps partiel, ce qui est source de revenus plus bas.

Enfin, on peut noter un progrès en matière de participation des femmes aux postes de management et de responsabilité politique. La part des élues au sein du Parlement de Wallonie a fortement augmenté, passant de 18,7 % (14 élues sur 75) à 41,3 % (31 élues) entre 2004 et 2019. Cette proportion est similaire pour les parlements fédéral, flamand et bruxellois, et est supérieure à la moyenne européenne pour les assemblées nationales (30,7 %). Cet indicateur présente donc un progrès significatif vers l’ODD sur la période observée. Le pourcentage de femmes managers est d’approximativement 37 % en Wallonie. Il reste néanmoins une marge de progression importante pour atteindre l’objectif wallon de 50 % fixé à l’horizon 2030. Au sein du Service public de Wallonie, les femmes occupent 35 % des postes d’encadrement, tous niveaux confondus. Si la parité n’est pas encore de mise, ce chiffre est en augmentation et progresse donc (modérément) vers cet objectif à l’horizon 2030.

Pour en savoir plus, consultez les indicateurs de l'IWEPS et le bilan des progrès complet.

• Plan genre (2020)
• Plan de cohésion sociale des villes et des communes (PCS) (2019)
• Stratégie wallonne de développement durable (2022)

Il ne reste que sept ans et seuls 15,4 % des indicateurs de l’objectif 5 pour lesquels des données sont disponibles sont « sur la bonne voie », 61,5 % sont à une distance modérée et 23,1 % sont loin ou très loin des cibles de 2030.

En savoir plus sur les cibles définies à l'échelle internationale et les chiffres clés.