Dans un contexte où les prix de l’énergie ont beaucoup augmenté, garantir l’accès de tous aux services énergétiques à un coût abordable constitue un défi pour tous les pays et régions, y compris pour la Wallonie. La part des dépenses des ménages consacrée à l’énergie représentait 5,5 % en 2020. Cette moyenne cache des différences de taille selon les ménages. Sans tenir compte des dernières tendances qui seront visibles dans les prochaines données, on observe déjà un éloignement modéré de cet indicateur par rapport à l’ODD. De plus, la part des ménages wallons possédant un compteur à budget ou à prépaiement actif en électricité, dont l’utilisation résulte très souvent de difficultés financières liées au paiement des factures d’énergie, a très clairement augmenté sur la période 2007-2019, passant de 1,5 % à 4,4 %. Bien que cette proportion ait diminué en 2020 et 2021, la tendance de l’indicateur marque un éloignement par rapport à l’ODD. Un troisième indicateur relatif à la précarité énergétique, analysée sous ses différentes formes, révèle que 28,8 % des ménages wallons étaient en situation de précarité énergétique en 2021, un taux plus élevé que dans les deux autres Régions belges. Un objectif de réduction à hauteur de 14,15 % des ménages wallons concernés par cette situation a été fixé à l’horizon 2030 et constitue dès lors un fameux défi pour la Région.

À côté des questions d’accès aux services énergétiques, la réduction de la consommation d’énergie et le développement des énergies renouvelables sont indispensables pour la transition du secteur énergétique vers davantage de durabilité. La consommation d’énergie totale finale de la Wallonie (hors usages non énergétiques) s’élevait en 2020 à 119,1 TWh, soit une baisse enregistrée de 5 % par rapport à 2019. Il s’agissait néanmoins d’une année particulière, en raison de la baisse de consommation exceptionnelle et temporaire due à la crise de la covid-19 et aux températures records permettant une faible consommation de chauffage. Sur la période 2005-2020, on observe une diminution de 20,4 % de la consommation et, ainsi, un progrès significatif en direction de l’objectif chiffré wallon (à savoir une réduction de 29 % entre 2005 et 2030). Cette tendance favorable sera à surveiller pour les années postérieures à 2020.

L’intensité énergétique, soit la quantité d’énergie qu’il faut consommer pour produire une unité de produit intérieur brut (PIB), diminue en Wallonie. En 2020, chaque millier d’euros de valeur ajoutée produite en Wallonie nécessitait l’utilisation de 143 kilos d’équivalent pétrole, alors qu’il en fallait 250 en 2000. Malgré ce gain d’efficacité énergétique, marquant un progrès vers l’ODD, l’intensité énergétique wallonne reste 20% plus élevée que celle de la Belgique et 38 % plus élevée que la moyenne européenne. Cela s’explique notamment par la structure de son tissu industriel et la baisse de production d’électricité d’origine nucléaire.

Quant à la part de la consommation finale brute produite à partir de sources d’énergies renouvelables, elle a sans cesse augmenté en Wallonie, atteignant 14 % en 2020 par rapport à 3 % en 2000. Ce chiffre est supérieur à la moyenne belge (13 % en 2020), mais inférieur à la moyenne européenne (22 % en 2020). Cette évolution à la hausse est liée à l’augmentation de l’utilisation de la biomasse et au développement de l’éolien et du photovoltaïque. Par rapport à l’objectif wallon d’atteindre 28 à 29 % en 2030, l’indicateur montre un progrès significatif.

La production d’énergies renouvelables, combinée à la diminution de la consommation de l’industrie wallonne, a permis d’augmenter notre indépendance énergétique. En 2020, un peu plus de 11 % de notre consommation d’énergie primaire était produite en Wallonie. Une tendance à la hausse est observée depuis 2000 et plus significativement depuis 2009, ce qui indique un progrès significatif par rapport à l’ODD. La Région dépend néanmoins encore fortement de ressources énergétiques venant de l’étranger, ce qui l’expose à la variabilité des prix mondiaux sans parler du risque de pénurie.

Pour en savoir plus, consultez les indicateurs de l'IWEPS et le bilan des progrès complet.

• Alliance climat emploi rénovation (ACER)
• Contribution de la Wallonie au plan national énergie climat 2030 (PWEC) (2019)
• Plan air climat énergie 2030 (PACE) (en préparation)
• Stratégie wallonne de rénovation énergétique à long terme du bâtiment (2020)
• Alternativ’ES Wallonia – Stratégie de la Wallonie pour soutenir le développement de l’économie sociale (2020)
• Plan de cohésion sociale des villes et des communes (PCS) (2019)
• Plan de relance de la Wallonie (2021)
• Plan de rénovation pour 55 000 logements publics (2022)
• Plan global Wallonie cyclable 2030
• Plan wallon de sortie de la pauvreté (2021)
• Schéma de développement du territoire (SDT) (2019)
• Stratégie régionale de mobilité des marchandises (2020)
• Stratégie régionale de mobilité des personnes (2019)
• Stratégie wallonne de développement durable (2022)

Le monde continue de progresser vers les cibles fixées en matière d’énergie durable, mais pas assez vite. Au rythme actuel, d’ici à 2030, environ 660 millions de personnes n’auront toujours pas accès à l’électricité et près de 2 milliards de personnes dépendront encore de technologies et de combustibles polluants pour cuisiner.

En savoir plus sur les cibles définies à l'échelle internationale et les chiffres clés.